LE MOUVEMENT #METOO EN FRANCE ET EN ITALIE
Qu'est-ce que ce mouvement ?
Il a commencé à faire des choses horribles, jusqu'aux abus sexuels. J'ai été violée à 15 ans. C'était la première fois qu'un homme me touchait.
Déclarait Sarah Abitbol, la championne de patinage artistique, à l’Obs, en racontant l’enfer qu’elle a vécu suite aux agressions subies de la part de son entraîneur, Gilles Breyer. Cette affaire n’est que l’une des multiples qui ont été médiatisées au cours de la dernière décennie - nous pouvons citer l'affaire DSK (Dominique Strauss-Kahn) en 2011 aux Etats Unis, l’ex-dirigeant du Fond Monétaire International accusé de viol par une femme de chambre de l'hôtel Sofitel de New York, mais également l'affaire Harvey Weinstein de 2017 toujours aux Etats Unis, fondateur d'une société américaine de production et de diffusion de films accusé de comportements sexuels abusifs portées par 93 femmes - créant un renversement du droit à la parole de l’agresseur à l’agressé(e), qui conduira à la naissance des différents mouvements de protestation, dont le mouvement #MeToo.
Ces affaires ont donc été d’importance absolue pour les mouvements féministes et les militantes des droits des femmes, puisqu’elles ont eu une résonance dans le monde entier, réveillant des révoltes dans tous les pays contre ces injustices et montrant, par la même occasion, l’unanimité universelle de ces cas. Les révélations des journaux américains ont, en effet, fait le tour de la planète en accélérant, notamment grâce au réseau social ‘Twitter’, l’apparition, pour la première fois, d’un hashtag dédié à ces violences. « Si vous avez été victime de harcèlement ou d’agression sexuelle, écrivez “moi aussi” en réponse à ce tweet », tweetait le 15 Octobre 2017 l’actrice américaine Alyssa Milano.
Le mouvement n’est pourtant pas si nouveau. Avant son apparition sur les réseaux sociaux, le #MeToo était une campagne lancée en 2007 par Tarana Burke, une activiste afro-américaine, dont l’objectif était de mettre en lumière les abus sexuels au coeur de la société. En effet, la sensibilisation sur les violences sexuelles réside au coeur des préoccupations féministes depuis plusieurs années. Tarana Burke se définit elle-même comme «survivante» d’une agression sexuelle, ce qui explique pourquoi elle a lancé le « MeToo Movement » en tant qu’initiative populaire de soutien aux victimes d’agressions sexuelles dans les quartiers défavorisés.
Ce mouvement, qui prône la sororité entre survivantes, est fondé sur l’écoute bienveillante, permettant aux femmes de transcender le statut de victime, résister aux oppressions, reprendre le pouvoir, s’accepter et agir. L’histoire de Tarana Burke inspire et force le respect puisque beaucoup louent sa persévérance. Grâce à son expérience Tarana Burke a appris qu’ « il est important d’être conscient que l’on n’est pas seul et que d’autres personnes peuvent nous comprendre et nous soutenir ». C’est ainsi que #MeToo est né. « En faisant preuve d’empathie, et en disant “moi aussi”, vous créez un lien immédiat avec la personne ».

